Au commencement ,il n'y avait rien ,
rien et le vide.
Ils étaient si parfaits ,que dans rien
il y avait le vide
et dans le vide il n'y avait rien.
Rien était un début
et le vide avait le temps.
Sans le temps
il n'y avait pas de début ,
car le temps va vers la fin
des temps.
Depuis que le temps
passe on s'aperçoit
qu'à chaque fois
ce n'est pas le début...
de la fin

Jean L'Huillier



Chemin de nulle part
Chemin de nulle part
borde une maison
dernière station
d'envol vers l'horizon.
Histoire de voyage
dans les blancs nuages.
Le vent qui lèche
les rudes herbes sèches ,
parle de souvenirs
qui n'ont pas d'avenir.
Lieux de solitudes ,
fin des certitudes.
Jean L'Huillier
Fin de l'été
Champs blonds
des moissons ,
fin de saison.
Ame solitaire
entre ciel et terre.
Dans ton regard
espace du hasard ,
une vision du futur ,
mystère de la nature
Jean L'Huillier
Le vide
Transparence
Transparence
virtuelle présence
de la connaissance.
Opacité
virtuelle absence ,
la cécité
de la science.
Errements
dans le firmament.
Connaître
la présence de l'être.
Les creux
précèdent les crêtes.
Peureux
instinct de la bête.
Les yeux
sortent des têtes.
Les tâtonnements ,
les errements ,
avancements
vers le néant.
Action
divagation

Jean L'Huillier
Solitude
Si un soir
sans espoir ,
tu va toute seule dans la nuit
sous un ciel chargé d'ennui ,
pour notre amour
au carrefour
des sans retour
fais un détour.
Si une nuit
sans ennui
tu va toute seule dans le soir
sous un ciel chargé d'espoir ,
que sans répit
au carrefour
des toujours ,
ta bouche dise...oui
Si un jour
sans amour ,
tu va toute seule dans la vie
sous un ciel chargé d'ennui ,
prend ma main
sur le chemin
des sans chagrin
vers notre destin.

Jean L'Huillier
Larmes de couleur
Gouttes de pleurs ,
gouttes de couleurs ,
trainées de lumières ,
précieuses pierres.
N'est-qu'illusions ?
Réveil de sensations ?
Visions d'étincelles ?
Opales dentelles ?
Réalités de variations ?
Imaginations ?
Impressions ?

Jean L'Huillier
L'automne
La lune luit
au ciel de nuit
sur la page noire
d'un vieux grimoire.
Marchant des ombres
tremblantes et sombres ,
vont hésitantes
flammes vacillantes.
Le vent emporte
un nuage roux
de feuilles mortes
qui se posent sur le houx
au cimetière
des joies dernières.
Tourne les pages
passent les années ,
efface l'image
des désirs terminés ,
Passent les grains de sable
des amours inconsolables
dans le grand sablier
de la vie au tortueux sentier
Deux ombres grises
sérrées dans la bise
vont lentement
d'un pas chancelant ,
sans se retourner ,
sur un passé abandonné.
Comme une lame
acérée , le vent
traverse l'âme ,
vers le sol descend
et remonte la neige
jusqu'aux genêts
qui font le guet
et du chemin le siège.
Des bourrasques
aux détours fantasques ,
poussent deux ombres
dans la pénombre
froide de l'hiver ,
de blanc recouvert
d'un linceul blanc.
triste image
destin troublant

Jean L'Huillier


Tes yeux
Tes yeux sont comme la mer
j'y ai vu:
Des lointains rivages
des îles aux fleurs sauvages.
Des bateaux bleus
sous un ciel de feu.

Tes yeux sont comme le désert
j'y ai vu:
De mystérieuses oasis
aux senteurs d'épices ,
de grandes dunes brunes
sous un clair de lune.
Tes yeux sont comme l'eau claire
j'y ai vu:
De langoureux ruisseaux
bordés de fins roseaux.
De diaphanes libellules
brillantes comme des fibules
Tes yeuxsont comme la mer
j'y ai vu:
De puissants orages
où j'ai fait naufrage.
Tu as fermé les paupières
je m'y suis noyé hier

Jean L'Huillier
Bulles
Au soleil du matin
dans le petit jardin
s'amuse un enfant blond ,
cheveux en bataille ,
un verre une paille
pour bulles de savon ,
qui très vite s'envolent
pareilles aux lucioles.
Dans l'azur merveilleux
une grosse bulle bleue
où se reflètent les nuages
aux promesses d'orage.

Une vie dans l'espace
le temps vite passe.

Bulles qui éclatent ,
amours qui se gâtents
font le vide du coeur.
Bulle aux yeux bleus
instant toujours heureux ,
joie et grande douceur
un enfant de ton coeur ,
bulle de couleur rose
sur ton sein repose ,
vie en devenir
bulle gonflée de soupirs

Une vie dans l'espace
vite le temps passe.

Vieillesse ,bulle grise
du corps ne lâche prise.
Bulles de nos souvenirs
dans nos têtes sont empire.
Vieillard dans le jardin
au soleil du matin ,
bulle qui explose
dans tête qui repose

Une vie dans l'espace
vite le temps passe

Dans l'infini partent
des bulles qui éclatent

Jean L'Huillier


Poésie
Réminicences
Ho! douceurs jumelles
l'une femme
l'autre jouvencelle
l'une flamme
l'autre étincelle.
Piètre Don Juan ,
aux deux fus amant ,
aux deux fus infidèle.
Promesses d'amour
chacune tour à tour.
Je n'ai aucun regret
mais le miroir
de ma mémoire
a gardé le reflet
Ho!prodigue jeunesse
peu avare de richesses ,
prenant ici et là
donnant de même.
Courenr de falbalas
folie des je t'aime.
printemps de l'âge
chasseur de mirage.
Casanova de pacotille
danseur de quadrille.
Changeur de cavalière
sans en être très fier.
que suis-je devenu
en suis-je revenu
Pauvre bellâtre
auprès de l'âtre ,
berce tes pensées
ressasse ton passé.
Elles étaient belles
et peu rebelles
que sont elles?
Vieilles?
que chauffe le soleil.
Se souviennent elles?
Du temps des dentelles
Des caresses de ruelles ,
des baisers de couloirs ,
qui se cherchent dans le noir.
Le feu mort des souvenirs ,
attisé par un soupir ,
vient de renaître
et ne veux disparaître

Jean L'Huillier